Choisir entre le travail et les enfants ?
J’ai partagé il y a quelques temps sur Facebook, la citation suivante : « On demande à une mère d’élever ses enfants comme si elle n’avait pas de travail, de travailler comme si elle n’avait pas d’enfants, et d’avoir l’apparence d’une femme qui n’a ni enfants ni travail » (Réflexion sur le postpartum @irina_doula_lille.
J’avais envie de partir de ce constat navrant pour écrire mon article d’aujourd’hui. En effet, quoique une mère décide de faire, elle sera forcément critiquée dans ses choix. On la trouvera soit trop affairée à son travail et donc pas assez disponible pour ses enfants et inversement. Ces critiques, même si nous décidons de les ignorer, nous affaiblissent et nous culpabilisent.
Passer à côté de l’épanouissement de ses enfants ?
Je ne sais pas pour vous, mais j’ai toujours cette petite voix qui me dit que si je décide de m’investir pleinement dans mon activité professionnelle, çà serait au détriment de ma famille. Çà serait, comme je l’ai entendue de la part de certaines mamans « passer à côté de la vie de mes enfants ». Comme si, le fait d’avoir un travail impliquait un choix entre une vie pro et une vie perso. Comme si, finalement, il n’était pas possible de travailler tout en ayant des enfants. J’ai d’ailleurs souvent entendu : « Tu as décidé d’avoir un enfant, tu dois assumer les conséquences ». Cela revient à me balancer que je suis punie d’avoir donné la vie alors qu’on me traitait comme une reine avec mon ventre rond.
Quelles phrases difficiles à entendre et quelle souffrance pour celles qui les prononcent !
Mais, pourquoi mon mari a-t-il le doit ? Pourquoi ne le juge-t-on pas? Au contraire, on a toujours tendance à valoriser le travail de l’homme. A penser que plus il travaille, plus il subvient aux besoins de sa famille et donc il assure la survie du foyer. La préhistoire n’est pas très loin finalement…
Le travail de la femme n’a-t-il pas aussi pour visée d’amener un second revenu ou un premier (question de point de vue) ? Serait-ce un hobby d’avoir une activité professionnelle, une activité totalement égoïste qui nous éloignerait de notre premier rôle de louve protectrice ??!!
Je me suis aussi posée la question des études. Pourquoi en faire si c’est pour ne pas trouver de travail en adéquation avec une vie de famille accomplie ?
D’autant que cette culpabilité provient du monde des adultes. Car, je ne sais pas si vous avez fait le même constat que moi, mais les enfants comprennent très bien que Papa et Maman aillent travailler. Ils ne voient pas en quoi Maman est une vilaine égoïste et Papa un bon protecteur.
Le travail : incompatible avec une vie de famille ?
Je me pose maintenant la question dans l’autre sens. Pourquoi le fait de travailler, ne me permettrait pas de fonder une famille ? Comme beaucoup je pense, nous avons eu la fameuse question du nombre d’enfants aux entretiens. Comme beaucoup aussi, nous avons dû demander les horaires avant même de commencer à travailler pour éviter d’arriver en retard à la crèche. D’ailleurs, ce genre de questions nous a très souvent écartées du processus de recrutement.
Pourquoi le fait d’avoir des enfants serait incompatible avec un travail sérieux, efficace, à responsabilité ? Je ne crois pas, ou en tout cas il ne me semble pas, avoir perdu mon cerveau en même temps que le placenta à la naissance de mes enfants. Mes neurones sont restées en place et je n’ai constaté aucun cout circuit. Alors, pourquoi suis-je traitée autrement lorsque je deviens mère ? J’ai souvent eu comme réponse « C’est compliqué » mais elle ne me convient pas, car pour moi, avoir des enfants c’est naturel, il ne s’agit pas d’une maladie et cela ne doit pas m’empêcher de m’épanouir professionnellement.
Et la parole des femmes dans tout çà ? Pourquoi faudrait-il agir comme le veut cette société qui finalement fait la publicité de la femme active cheffe d’entreprise avec trois enfants mais en même temps met des battons dans les roues à chaque étape à franchir. La solution résiderait finalement dans le fait de faire ce que, soi-même, on a décidé à condition bien sûr d’avoir un mental d’acier et/ou un entourage aimant qui nous soutient dans nos choix quels qu’ils soient.
Commentaires récents