Le travail des femmes : Un combat au quotidien

C’est mon moment coup de gueule de la journée ! Aujourd’hui, je n’arrive pas à avancer, je n’arrive pas à créer. Je ressens une baisse de confiance en moi, un coup de blues qui me pousse à écrire.

Ce n’est pas la première fois qu’on ne respecte pas mon travail. C’est devenu une habitude, mais là, trop c’est trop ! Combien de fois ai-je dû m’interrompre pour réceptionner un colis, gérer les travaux de la maison, porter un jean à l’école de mon fils, récupérer mon petit dernier parce qu’il s’est fait une bosse à la récré ? Combien de fois ai-je dû mettre mon travail entre parenthèse pour faire une course, pour un repas, une lessive ?

Et non, je ne suis pas seule, je suis mariée. Mais alors, quid de mon époux ? Il fait ce qu’il peut pour que le partage des tâches « ait l’air équitable » mais comme beaucoup, il est rattrapé par son travail qui le pousse à laisser sa vie de famille de côté au profit de ses réunions qui n’en finissent pas.

« Laissez-moi tranquille, j’ai du travail » (Parole d’homme)

Pourquoi l’excuse « J’ai du travail » ne fonctionne pas pour les femmes ? Pourquoi le fait d’être débordé pour un homme est gratifiant ? On a l’impression que c’est un homme à responsabilités, qui aime le challenge et qui gère son travail d’une main de maître pour mettre à l’abri financièrement sa petite famille. Pour une femme, ce n’est pas la même chose. Lorsqu’elle travaille trop, les critiques fusent :

« Les enfants doivent se sentir seuls à la maison ? »

« Et ton mari ne te reproche pas de n’être jamais disponible ? »

 « Tu n’a pas le temps de faire de la peinture avec tes enfants ? Mais c’est primordial pour leur développement !! »

Ces remarques, je ne les entends pas majoritairement de la bouche des hommes mais plutôt de celles des femmes qui frustrées, culpabilisées, descendent les autres pour se rassurer. Les compétitions entre femmes sont souvent féroces et stériles car elles ne permettent pas de se hisser vers le haut.

Mon travail, un passe-temps ?

Quand je travaille beaucoup, on ne me félicite pas pour mon travail accompli. Au contraire, on me culpabilise d’avoir privilégié ma vie pro à ma vie perso. Comme si mon travail était un passe-temps et comme s’il n’était pas nécessaire. J’ai même parfois l’impression que c’est une chance que j’ai de pouvoir travailler alors que pour les hommes c’est une nécessité, c’est « normal » et çà ne choque personne qu’un projet important passe avant les enfants.

Alors attention, je n’ai pas dit qu’on ne pouvait pas travailler mais on doit le faire en gérant le reste, comme une deuxième journée. On peut aller en réunion, mais on doit prévenir en amont qu’on doit aller chercher les enfants à 16h30. On peut assister à une formation mais seulement à distance car Maman ne peut pas s’absenter du foyer trop longtemps. Çà serait très égoïste même si c’est pour le boulot !! On peut avoir un nouveau bureau mais on doit mettre une photo de sa famille adorée en fond d’écran sinon on passe pour une mère indigne.

Conciliation vie pro/vie perso

Pourquoi le travail des femmes passe toujours après celui des hommes ? J’ai créé mon entreprise pour concilier au mieux ma vie pro et ma vie perso car je trouvais qu’en étant salariée la tâche était quasi-mission impossible. Je voulais aussi avoir mes propres règles d’organisation et ne plus avoir à me justifier si je veux partir plus tôt ou si je veux prendre mes vacances. Certes, ce nouveau statut m’a permis de m’épanouir davantage professionnellement en m’ouvrant aux opportunités, mais je reste, pour beaucoup, une fille qui veux faire joujou pendant que Monsieur gère son 40h par semaine. J’entends encore « Comment va la petite entreprise de ta chérie ?? » alors que je gagne la même chose que mon mari et que je suis entrepreneure.

Quelques chiffres

J’exagère un peu dans cet article, mais à peine je pense. Ce serait une utopie de penser que nous sommes libres aujourd’hui d’exercer le métier qui nous plait dans les conditions qui nous conviennent c’est-à-dire des conditions respectables car nous ne demandons pas plus. Il s’agit juste de respect. Il suffit de regarder les chiffres. Seuls 14 % des postes de direction sont occupés par des femmes. Les femmes représentent 77 % des employés, 51 % des professions intermédiaires (dans les secteurs de la santé, du travail social ou de l’éducation), contre 16 % des chefs d’entreprise et 40 % des cadres supérieurs.

Derrière ces chiffres se cache une réalité. Je suis sûre que je ne suis pas la seule à souffrir de cette disparité. Je pense que c’est en disant les choses, en les criant même qu’on arrivera peut-être un jour à changer les mentalités. Je ne pense pas que ce soit une question de loi, de pourcentage mais plutôt que nous ne sommes toujours pas prêts à entendre que la femme est l’égale de l’homme. Elle n’a pas à choisir entre son travail et sa famille. Elle doit pouvoir exercer dans les meilleures conditions possibles pour lui permettre de s’épanouir dans toutes les sphères de sa vie.

Pour finir, j’ai envie de partager avec vous cette citation de Simone de Beauvoir, « On ne naît pas femme on le devient ». A nous, femmes du 21ème siècle de nous battre pour que cette citation perde enfin son sens au siècle suivant !

« On ne naît pas femme on le devient »

Simone de Beauvoir, femme de lettres XXème siècle

Sources :

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