Partager ses émotions : Bonne ou mauvaise idée ?

Je suis sûre qu’il vous est déjà arrivé à tous de pleurer devant des amis ou des collègues puis de vous dire que vous n’auriez pas dû. Lorsque vous décidez de partager vos émotions, vous décidez aussi de ne plus contrôler votre image pendant un bref instant. Vous acceptez de lâcher prise quitte à montrer aux autres votre vulnérabilité sur certains sujets. Les questions que nous nous posons souvent sont : « Est-ce que j’ai bien fait de laisser parler ma tristesse, ma peur ? » « Aurais-je mieux fait de me taire, de m’éclipser pour pleurer ? » « Qu’est-ce qu’ils vont penser de moi ? »

Ces questions sont tout à fait légitimes puisque nous sommes toujours inquiets malgré tout du regard des autres. Nous travaillons dur pour nous socialiser, pour nous faire accepter par un groupe et ces « moments de faiblesse » viennent parfois tout remettre en question.

Le trop-plein d’émotions

Se mettre à découvert peut parfois avoir des effets néfastes sur nos relations avec l’extérieur. Prenons par exemple le cadre professionnel. Je ne suis pas sûre que se mettre à pleurer de stress ou de fatigue pendant la présentation d’une réunion soit bénéfique. Nous cherchons plutôt dans ce cas précis à jouer un rôle et à nous montrer confiant et inatteignable.

Je ne suis pas sûre non plus qu’il soit bénéfique de craquer en pleine fête de famille. La fille qui se met à pleurer pendant qu’on souffle les bougies du petit neveu peut légèrement casser l’ambiance.

Choisir les moments où nous pouvons lâcher prise

Vous l’aurez compris, l’idée étant qu’il n’est pas souhaitable de « se mettre à nu » dans n’importe quelle situation et avec n’importe qui. Porter un masque peut s’avérer épuisant surtout s’il est particulièrement lourd. C’est pourquoi ces situations où vous vous faites passer pour quelqu’un d’autre ne peuvent pas vous prendre 100% de votre temps.

Il y a le temps que l’on subît et celui que l’on choisit. Il est donc important de pouvoir partager ces émotions avec les personnes que nous considérons comme proches.

Se faire comprendre, poser des limites

J’imagine que vous avez tous connu les disputes liées à un manque de communication, de partage des émotions. Vous vous êtes souvent entendu dire : « Je n’avais pas compris à quel point tu étais triste ». « Je n’avais pas mesuré ton agacement ». Il est donc parfois nécessaire de laisser s’exprimer ses émotions pour être compris de l’autre et lui donner les clés pour débloquer la situation.

Se mettre à découvert peut donc permettre d’être mieux compris mais aussi d’être plus respecté. Effectivement, lorsque l’on précise qu’une situation nous met mal à l’aise et nous attriste, c’est aussi le meilleur moyen pour qu’elle ne se reproduise pas. S’il s’agit de personnes véritablement proches, elles s’évertueront à empêcher que la situation qui vous a fait souffrir ne se reproduise et veilleront à ne plus vous rendre triste.

Montrer ses émotions peut aussi permettre de fixer des limites et donc de se faire respecter.

L’idéal serait donc de ne pas nous pénaliser en laissant exploser nos émotions n’importe quand avec n’importe qui.

Cependant, porter le masque en permanence peut s’avérer très destructeur et peut provoquer une véritable négation de soi-même. D’où, l’intérêt de nous « mettre à découvert » quand nous jugeons que nous sommes en sécurité et en confiance. Quoi qu’il en soit, il ne sert à rien de regretter un « moment de faiblesse » qu’on pense inadapté. Un trop plein d’émotion ne se contrôle pas. Refouler en permanence ne nous laisse plus le choix de partager ou non nos émotions. Ça explose, c’est tout. Il revient donc au principal intéressé de décider ce qu’il veut montrer de lui. Décider, choisir, sont des pouvoirs qu’il ne faut pas lésiner.

Vous aimerez aussi...

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *